Cette semaine, j’ai publié de façon intuitive un sondage Facebook : Parents d'enfants scolarisés hors système francophone : que faites-vous avec le français cet été ? Je ne pensais pas que tant de personnes auraient envie d’y répondre, à tel point que le nombre maximum de réponses lisibles a rapidement été atteint. L’idée est venue alors que j’étais en train de me demander ce que nous allions faire, nous, qui sommes incapables de mettre en place quelque chose pendant l’été ! Du coup, je me suis dit : « et chez les autres familles, que se passe-t-il ? » Et hop, je me souviens avoir vu passer la fonction Sondage sur Facebook et j’essaie pour la première fois. Voilà, pour nous, vacances après vacances, ça ne marche pas ! Et pourtant l’envie y est, les bonnes intentions aussi … Une fois la première quinzaine passée, nous sommes reposés et nous (les enfants et moi) avons l’énergie pour nous « attaquer » au français écrit. Mais très vite la règle de la demi-heure de français après le petit déjeuner s’effondre (c’est la seule qui avait réussi 2 jours de suite).
Pourquoi ? Parce que nous sommes en mode itinérant pendant 3 autres semaines. D’étapes en étapes pour aller rendre visite à nos parents, le compteur de la voiture prend plusieurs milliers en plus. Sur notre chemin, il n’y a que des points-retrouvailles entre amis, entre ex-collègues, entre familles. La priorité reste sociale. Nous qui sommes très mauvais pour garder le contact une fois éloignés, il ne nous semble pas possible d’imposer à nos hôtes nos exigences « Excusez-nous, là maintenant, on doit faire du français ». Je veux profiter de mes vieux amis, vous savez ceux qu’on n’a pas perdus malgré la distance, ceux dont on n'ose à peine dire (tellement ça fait vieux !) que ça fait 20 ans maintenant qu’on les connaît. Ces moments de retrouvailles valent de l’or, ils me ressourcent, ils me font vibrer, ils rechargent mes batteries. J’ai l’impression de rattraper le temps perdu, de suivre mes proches de nouveau, de partager leur vie, leur routine, peu importe le programme. On ne passe pas les voir pour faire du tourisme. Les heures et les jours avec chacun d’entre eux sont d’ailleurs souvent comptés, je veux être avec eux. Alors, non, il n’y a pas de place pour faire de l’orthographe, sauf entre 2 points géographiques, en voiture, encore faut-il que tout le monde soit disposé et en forme, bref, cela reste très aléatoire ! Alors, non, même si on a le temps et l’énergie pour le français, il n’y a pas de place pour lui. Réservons-le à la routine calée sur l’année scolaire ! Là, chez nous, ça marche … En tant que maman-prof, je me dois de penser que c’est la fluidité orale de mes zouzous qui s’améliore le temps de notre séjour en France. D’ailleurs, ils en ont bien besoin ! J’ai certes un petit pincement au cœur …. Tout ce temps, toute cette énergie… Je suis quand même tentée de mettre dans les bagages les cahiers d’exercices. Qui sait, cette année peut-être ? Et puis, tiens, non, je dois en faire mon deuil ;-) !
2 Commentaires
Eh bien oui, tant pis pour les bonnes résolutions! La vie ne se résume pas à une addition de choses à faire, et comme vous dîtes, l'oral aussi est important, et permet de servir de base à l'écrit, non? PS: je ne suis pas professeur, juste maman expatriée de 5 enfants, mais j'ai aussi appris avec le temps qu'il fallait bien lâcher certaines de nos exigences, et le faire sans culpabilité, pour le bonheur des uns et des autres...Bonnes vacances...
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AuteurCécile Guenebaut, spécialiste de l'enseignement du français auprès des enfants francophones scolarisés hors système francophone. Catégories
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Décembre 2020
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